EN
There seems to be a sense of timelessness in the way humans perceive and interpret the forms that surround them. This pursuit of the absolute places art within a universal dimension, where form transcends mere aesthetics to become a testimony to humanity's relationship with the world.
The passage of time acts as a second sculptor. Subjected to the whims of centuries, artworks degrade, erode, and fragment. Paradoxically, this deterioration does not annihilate them—it bestows upon them a new strength, a different kind of beauty. The cracks, gaps, and breaks reactivate our gaze by inviting us to complete what is missing. In this sense, emptiness becomes an essential component of art. It is both loss and reinvention, rupture and opening. It transforms the artwork into a perpetual dialogue, where each viewer renews its meaning.
Absence becomes a language.
My works embrace these phenomena, presenting contemporary pieces already stripped of their wholeness, already broken. I choose the fracture, the void I want to reveal to the public. The portraits are fractured, in pieces, yet they strive to capture the essence of their form.
The pedestals synthesize contingent debris—elements that live within and are part of the ruins. They are designed to be interchangeable with the bodily fragments; thus, a modularity emerges in the assembly of the works.
The fragile balance of the pieces, stacked upon one another, raises questions about ruin, time, and what will remain. The intangibility of form is confronted with the ephemerality of structure.
To work with ceramics is to work with a material that endures, that preserves the oldest traces of humanity. I am drawn to questioning what remains—what survives the world, civilizations, and human life. The notion of the relic fascinates me; it is a portal to what has disappeared. My works, fragmented, incomplete, frozen in motion, raise the question of their own temporality.
FR
Il semble exister une intemporalité dans la manière dont l'Homme perçoit et interprète les formes qui l’entourent. Cette quête d’absolu inscrit l’art dans une dimension universelle, où la forme dépasse le simple cadre esthétique pour devenir un témoignage du rapport de l’Homme au monde.
L'écoulement du temps agit comme un second sculpteur. Les œuvres, soumises aux aléas des siècles, se dégradent, s’effritent, se fragmentent. Paradoxalement, cette altération ne les anéantit pas: elle leur confère une nouvelle force, une autre forme de beauté. Les brisures, absences, cassures, réactivent notre regard en l’invitant à compléter ce qui manque. En ce sens, le vide devient une composante essentielle de l’art. Il est à la fois perte et réinvention, fracture et ouverture. Il transforme l’œuvre en un dialogue perpétuel, où chaque regard renouvelle sa signification.
L’absence devient un langage.
Les œuvres s'approprient ces phénomènes, et présentent des pièces contemporaines déjà privées de leur complétude, déjà brisées. Je choisis la cassure, le vide que je veux révéler au public. Les portraits sont fracturés, en pièces, mais tentent de capturer l'essence de leur forme.
Les socles synthétisent les débris contingents qui vivent et font partie des ruines. Ils sont pensés pour être interchangeables avec les fragments corporels; il existe ainsi une modularité à l'assemblage des œuvres.
L'équilibre précaire de l'ensemble des pièces, assemblées les unes sur les autres, pose la question de la ruine, du temps, de ce qu'il restera. L’intangibilité de la forme est confrontée à l’éphémère de la structure.
Travailler la céramique c'est travailler un matériau qui dure, qui laisse les plus anciens témoignages de l'humanité. J'aime questionner sur ce qu'il reste, ce qui survit au monde, aux civilisations, à la vie humaine. La notion de vestige me fascine, c'est un portail vers ce qui a disparu. Mes œuvres, fragmentées, incomplètes, figées dans le mouvement, posent la question de leur temporalité.
Systema II — AzzuraExtra white soft clay left unglazed, on a rough blue clay plinth.30 x 14 x 14 cm
Systema II Groggy beige clay left unglazed, on a groggy white sphere.Mould in white plaster on groggy beige sphere.
Systema II — NeraGroggy black clay left unglazed, on a smooth porcelain plinth.30 x 14 x 14 cm
The LordBeige clay left unglazed.12 x 7 x 3 cm
The Look 2Beige clay left unglazed.11,5 x 6 x 5 cm